Assurance-vie et fiscalité : ce qui change en 2026 : guide des nouvelles règles

Assurance-vie et fiscalité : ce qui change en 2026 : guide des nouvelles règles

juillet 16, 2025

Récapitulatif de l’article

Points clés Détails à retenir
Changements fiscaux en 2026 Nouvelle fiscalité impactant les rachats, le conseil client et les obligations des distributeurs d’assurance-vie.
Principes d’imposition actuels Fiscalité dépendant de la date de souscription, des versements et de l’ancienneté du contrat (8 ans).
Nouvelles obligations professionnelles Recueillir des informations complètes sur votre situation et accompagner la rédaction des clauses bénéficiaires.
Exonérations spécifiques Possibilité d’échapper à l’imposition en cas de licenciement, mise à la retraite anticipée ou invalidité.
Stratégies recommandées Faire le point régulièrement, anticiper les besoins de liquidités et soigner la clause bénéficiaire.

En 2026, l’assurance-vie connaîtra d’importants changements fiscaux qui affecteront tous les épargnants. Après 15 ans dans le secteur, j’ai rarement vu une telle refonte des règles fiscales appliquées à ce placement préféré des Français. Ces modifications toucheront particulièrement la fiscalité des rachats, le conseil client et les obligations des distributeurs.

Principes généraux de l’imposition des revenus d’assurance-vie

Je me souviens encore de mes débuts chez AGF (devenu Allianz) quand j’expliquais la fiscalité de l’assurance-vie avec une simple feuille A4. Aujourd’hui, c’est devenu un véritable casse-tête! Pour rappel, l’imposition ne s’applique qu’en cas de rachat, qu’il soit total ou partiel. L’élément crucial à retenir est que la fiscalité dépend de trois facteurs déterminants : la date de souscription du contrat, la date de versement des primes et la durée de détention.

Pour les contrats souscrits depuis le 26 septembre 1997, les règles varient selon l’ancienneté de votre contrat:

  • Contrat de moins de 8 ans: imposition à 12,8% pour les primes versées depuis septembre 2017
  • Contrat de plus de 8 ans: taux réduit à 7,5% avec abattement (4 600€ pour un célibataire)
  • Pour les primes excédant 150 000€: application d’un taux majoré de 12,8%

Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai reçu Paul, un client de longue date qui envisageait un rachat important. En analysant son contrat, j’ai constaté qu’il était à quelques mois des 8 ans fatidiques. En patientant simplement trois mois supplémentaires, il économisait près de 3 200€ d’impôts! Cette anecdote illustre parfaitement l’importance de bien maîtriser le timing des opérations sur vos contrats.

Nouvelles obligations des distributeurs pour 2026

À partir du 1er janvier 2026, les rendements de l’assurance-vie ne seront pas les seuls éléments importants. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) impose de nouvelles obligations aux professionnels comme moi. Nous devrons désormais:

Recueillir des informations complètes sur votre situation personnelle, professionnelle et financière. Cette démarche, que j’applique déjà systématiquement avec mes clients, devient obligatoire. L’objectif est de déterminer précisément votre capacité à supporter d’éventuelles pertes et d’établir un profil de risque objectif.

Vous accompagner dans la rédaction de la clause bénéficiaire, un élément souvent négligé. L’an dernier, j’ai géré un dossier de succession particulièrement complexe où une clause mal rédigée a provoqué un conflit familial douloureux. Le défunt avait simplement indiqué « mes enfants » comme bénéficiaires, sans préciser les proportions ni mentionner ses petits-enfants, créant une situation litigieuse que j’aurais pu éviter avec un conseil approprié.

À partir de 2028, nous devrons également prendre contact avec vous en cas d’absence d’opération pendant 4 ans (ou 2 ans si nous vous avions fourni des recommandations personnalisées). Le législateur souhaite ainsi éviter les contrats « oubliés » et s’assurer que vos placements correspondent toujours à vos objectifs.

Événement Obligation du distributeur Bénéfice pour l’épargnant
Rachat avant 8 ans Information sur les conséquences fiscales Éviter une imposition majorée
Versement après 70 ans Information sur l’impact successoral Optimisation de la transmission
Inactivité de 4 ans Prise de contact obligatoire Réajustement de la stratégie d’épargne

Exonérations spécifiques et cas particuliers

Ce que beaucoup de mes clients ignorent, c’est que certaines situations permettent d’échapper totalement à l’imposition des intérêts de votre assurance-vie. Depuis 2026, ces exonérations restent en vigueur et méritent votre attention:

  1. En cas de licenciement (hors rupture conventionnelle)
  2. Lors d’une mise à la retraite anticipée
  3. En situation d’invalidité (2e ou 3e catégorie)
  4. Suite à une liquidation judiciaire

Ces dispositions s’appliquent tant pour vous que pour votre conjoint ou partenaire de PACS, à condition que le rachat intervienne avant la fin de l’année suivant l’événement. J’ai accompagné récemment un entrepreneur dont l’entreprise avait dû fermer. Grâce à cette disposition, il a pu récupérer son épargne sans aucune fiscalité sur les gains, lui offrant un peu d’oxygène dans une période difficile.

Pour les contrats souscrits avant le 26 septembre 1997, des règles particulières s’appliquent. Les intérêts résultant de primes versées avant le 1er janvier 1998 bénéficient d’une exonération sous certaines conditions. Et pour les contrats vraiment anciens (avant 1983), les intérêts des primes versées avant octobre 2019 restent exonérés.

Quelle stratégie adopter face à ces changements?

Avec un rendement moyen des fonds euros à 2,5% en 2023 et une collecte record de 5,8 milliards d’euros en février 2025, l’assurance-vie demeure incontournable dans le paysage de l’épargne française. Mais comment s’adapter aux nouvelles règles de 2026?

Première recommandation: faites régulièrement le point sur vos contrats. J’ai vu trop de clients laisser « dormir » leur épargne dans des contrats obsolètes. Avec l’encours global qui a dépassé les 2 000 milliards d’euros début 2025, beaucoup d’épargnants possèdent des contrats sans même s’en souvenir précisément.

Deuxième conseil: anticipez vos besoins de liquidités. Si vous prévoyez un rachat important, prenez en compte l’âge de votre contrat. Quelques mois d’attente peuvent parfois représenter des milliers d’euros d’économie d’impôt.

Enfin, ne négligez pas la clause bénéficiaire. Les nouvelles obligations des distributeurs à partir de 2026 mettent l’accent sur ce point crucial. Rédigée avec précision, elle vous permettra de transmettre votre capital aux personnes de votre choix dans les meilleures conditions fiscales.

Les décrets publiés en juillet 2024 modernisent également l’univers d’investissement de l’assurance-vie, avec un développement croissant des unités de compte. Ces supports, bien que comportant un risque de perte en capital, offrent potentiellement des rendements supérieurs et peuvent constituer une réponse adaptée à l’environnement fiscal de 2026.

Justine

Rédacteur de blog et journaliste, je navigue entre l’instantané du reportage et la réflexion du contenu long format. J’écris avec rigueur, curiosité et passion, en croisant les codes du journalisme et ceux de la rédaction web.

Laisser un commentaire