Comment bien s’assurer contre les catastrophes naturelles : guide pratique

Comment bien s'assurer contre les catastrophes naturelles : guide pratique

juillet 29, 2025

Récapitulatif de l’article

Points clés Comment agir
Définition assurantielle des catastrophes naturelles Distinguer les catastrophes naturelles des autres sinistres comme la tempête qui suivent des régimes d’indemnisation différents.
Couverture automatique et obligatoire Vérifier que votre contrat inclut une garantie incendie pour bénéficier automatiquement de la couverture catastrophes naturelles.
Démarches post-sinistre essentielles Déclarer le sinistre dans les 30 jours suivant la publication de l’arrêté au Journal Officiel.
Documentation des dommages Prendre des photos avant toute intervention et établir une liste détaillée des dégâts avec justificatifs.
Mesures conservatoires immédiates Protéger les biens endommagés pour éviter l’aggravation des dégâts qui pourrait réduire l’indemnisation.
Franchises incompressibles Anticiper des franchises légales allant de 380€ pour l’habitation à 1520€ pour la sécheresse.
Prévention des risques Consulter georisques.gouv.fr pour connaître l’exposition de votre bien aux catastrophes naturelles.

Quand on parle d’assurance contre les catastrophes naturelles, je ne peux m’empêcher de repenser à cette famille du Sud-Est que j’ai accompagnée après les inondations de 2020. Leur maison, partiellement détruite, aurait pu être indemnisée plus rapidement s’ils avaient su exactement comment fonctionnait leur contrat. Pour bien s’assurer contre les catastrophes naturelles, il faut d’abord vérifier que votre contrat d’assurance habitation inclut cette garantie (obligatoire), comprendre les conditions d’indemnisation et connaître les démarches à effectuer en cas de sinistre.

Comprendre ce qu’est une catastrophe naturelle au sens assurantiel

En 15 ans de carrière, j’ai observé une confusion persistante sur ce qui constitue véritablement une catastrophe naturelle. Le Code des Assurances (article L.125-1) est pourtant clair : sont considérés comme effets des catastrophes naturelles les dommages matériels directs non assurables ayant pour cause déterminante l’intensité anormale d’un agent naturel.

Concrètement, cela concerne les tremblements de terre, inondations, sécheresses, glissements de terrain ou encore l’action mécanique des vagues. Je me souviens d’un client qui pensait que la foudre qui avait frappé son toit relevait du régime « catastrophe naturelle » alors qu’elle était couverte par sa garantie tempête!

La distinction est fondamentale car ces deux garanties fonctionnent différemment :

  • La garantie catastrophe naturelle nécessite un arrêté interministériel
  • La garantie tempête s’applique automatiquement sans reconnaissance officielle
  • Les franchises et délais d’indemnisation diffèrent
  • La prise en charge des dommages peut varier considérablement

Tu dois savoir que la garantie catastrophe naturelle est obligatoirement incluse dans tous les contrats comportant une garantie incendie. Si tu as souscrit une assurance multirisques habitation, tu es donc automatiquement couvert, sans surprime ni option à ajouter.

Démarches essentielles pour être indemnisé efficacement

L’an dernier, un couple de retraités m’a contacté après avoir attendu près de 6 mois pour être indemnisé suite à une sécheresse. Leur erreur? Ils n’avaient pas respecté les délais de déclaration. Voici les étapes cruciales pour éviter ce genre de situation :

Tout d’abord, déclare ton sinistre dès que possible, et au plus tard dans les 30 jours suivant la publication de l’arrêté de catastrophe naturelle au Journal Officiel. J’insiste sur ce point car avant 2023, ce délai n’était que de 10 jours, et certains sites d’information n’ont pas été mis à jour!

Ta déclaration doit être complète : coordonnées, numéro de contrat, description détaillée du sinistre, liste chiffrée des dommages avec justificatifs. Prends des photos des dégâts avant de toucher à quoi que ce soit – un conseil que je donne systématiquement à mes clients.

Ensuite, prends immédiatement les mesures conservatoires pour éviter l’aggravation des dommages : bâchage, isolation, protection des biens… J’ai vu trop de clients perdre des milliers d’euros d’indemnisation parce que les dégâts s’étaient aggravés après le sinistre initial.

Délai Action de l’assureur
1 mois après réception de la déclaration Expertise et information sur la mise en jeu des garanties
2 mois après estimation des dommages Versement d’une provision
3 mois après estimation des dommages Versement de l’indemnisation complète

Les limites d’indemnisation à connaître absolument

Chez mon précédent employeur, j’ai géré le dossier d’un restaurateur dont l’établissement avait été inondé. Sa surprise fut grande quand il découvrit qu’une franchise de 1 140 euros resterait à sa charge. Les franchises légales sont incompressibles, même si tu as négocié une franchise à zéro dans ton contrat pour d’autres garanties.

Ces franchises s’élèvent actuellement à :

  1. 380 euros pour les biens à usage d’habitation
  2. 1 520 euros pour les dommages liés à la sécheresse
  3. 10% des dommages (minimum 1 140 euros) pour les biens professionnels

Attention aux exclusions qui peuvent limiter ton indemnisation. Les véhicules couverts uniquement en responsabilité civile, les bateaux ou certains éléments comme les clôtures et jardins sont généralement exclus. J’ai aussi constaté que de nombreux assurés ignorent que les frais indirects (relogement, perte de loyers) ne sont pas couverts par le régime catastrophe naturelle, sauf exception récente pour les frais de relogement d’urgence (depuis novembre 2023).

Protège-toi en anticipant les risques

La meilleure protection reste la prévention. Quand j’ai débuté dans ce métier, personne ne parlait de résilience climatique. Aujourd’hui, c’est devenu incontournable. Je recommande systématiquement à mes clients de consulter le portail georisques.gouv.fr pour connaître les risques naturels de leur commune.

Si tu envisages d’acheter un bien immobilier, exige le document d’État des risques naturels, miniers et technologiques (ERNMT). Ce document obligatoire t’informera sur les risques auxquels est exposé le bien. J’ai vu trop de clients découvrir après coup que leur nouvelle maison se trouvait en zone inondable!

En cas de refus d’assurance – situation rare mais possible dans certaines zones à haut risque – sache que tu peux saisir le Bureau Central de Tarification dans les 15 jours suivant ce refus. Cet organisme peut contraindre un assureur à te couvrir, même si les conditions peuvent être moins favorables.

Enfin, n’hésite pas à demander à ton assureur des conseils spécifiques pour réduire les risques liés à ta situation géographique. La Mission Risques Naturels, créée par les assureurs en 2000, développe constamment de nouvelles recommandations que nous relayons auprès de nos clients.

En tant qu’expert, je constate que les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes. S’assurer correctement n’est plus une option, mais une nécessité pour préserver ton patrimoine face aux aléas climatiques. La vigilance et la prévention restent tes meilleurs alliés.

Justine

Rédacteur de blog et journaliste, je navigue entre l’instantané du reportage et la réflexion du contenu long format. J’écris avec rigueur, curiosité et passion, en croisant les codes du journalisme et ceux de la rédaction web.

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